Après la COVID, 3 défis à relever pour notre paroisse
J’avais écrit dans mon édito du 10 Mai, qu’après la crise on ne pouvait pas simplement reprendre comme avant. A la
sortie du confinement, il nous faut comprendre ce que l’Esprit Saint veut nous dire après cette épreuve pour la vie de
notre Eglise, dans la perspective de la conversion pastorale… susciter des disciples missionnaires…
Après lecture d’une contribution récente d’un confrère théologien, (le Père Sylvain Brison) je prolonge la réflexion
amorcée dans la FIP 169… Des défis sont à relever pour notre paroisse Saint Jérôme:
1 – Faire davantage l’unité de la communauté paroissiale
La paroisse a été mise au défi du morcellement…pendant le confinement.
L’adage bien connu « l’Eucharistie fait l’Eglise » nous renvoie à cette conviction que la célébration de
l’Eucharistie est ordonnée à la construction du corps ecclésial. Beaucoup de chrétiens ont manifesté, ces dernier
mois, le désir de trouver une messe qui « aide à prier » avec comme corollaire la recherche de ce que l’on appelle
ces paroisses d’élection qui cultivent l’entre soi et deviennent des communautés de ressemblance, avec le risque du
repli ; alors que l’Eucharistie célébrée en paroisse porte la marque de la « catholicité » du corps du Christ qu’est
l’Eglise, c’est à dire de son universalité, de son ouverture ; en effet, où qu’elle soit célébrée, l’Eucharistie introduit les
fidèles dans le corps universel du Christ qu’est l’Eglise… C’est pourquoi il nous tardait de reprendre la célébration
de nos messes dominicales et il nous tarde de reprendre la célébration de nos « Dimanche Autrement »
2 – Une réflexion sur le mystère eucharistique s’impose
La multiplication des messes à distance, facebook, TV, etc. ont pour effet de réduire l’Eucharistie à l’hostie
consacrée, un risque de « chosification » en oubliant tout le dynamisme de la célébration portée par les
trois éléments constitutifs de toute célébration eucharistique: – le pain de la parole de Dieu – le pain eucharistique
– la communauté rassemblée. Pendant le confinement le troisième élément était absent. La corporéité de l’Eglise
ne peut se réduire à la corporéité du sacrement eucharistique, elle s’inscrit dans le corps de parole, récit du salut
que porte l’écriture sainte et où s’inscrit la vie de chaque baptisé et aussi dans la communauté rassemblée pour
être envoyée. Le célébrant seul ne suffit pas pas à matérialiser la totalité du corps de l’église. Nous sommes invités
à ne pas réduire notre compréhension de l’Eucharistie à la seule hostie consacrée.
3 La charité effective s’avère une nécessité impérieuse
Le souci de la messe en ligne, des adorations virtuelles a accentué la dimension cultuelle de la vie chrétienne. Il y
a là un danger: réduire la portée de la célébration du Christ mort et ressuscité à une une oeuvre pieuse. Le
sacerdoce commun des baptisés est beaucoup plus large que cela, en particulier par le service de Dieu dans l’exercice
de la charité, c’est la dimension royale du baptême qui a fait de chaque fidèle un prête un prophète, un roi…
Le confinement, avec ses conséquences: l’isolement et la distanciation sociale, peut générer un repli sur soi ou sur
la petite communauté d’élection. La dimension du témoignage et du service du frère s’enracine dans le mémorial
du sacrifice du Christ qui s’est donné, offert pour les autres.
ITE MISSA EST (maintenant la mission commence)
Telle est la conclusion de l’envoi à la fin de toute liturgie. Il nous faut inventer de nouveaux chemins de solidarité et de fraternité, en particulier avec les plus fragiles. Le Père Sylvain Brison rappelait l’urgence de développer une « imagination créatrice », cette « créativité de l’amour » dont parle souvent le pape François.
P. F Banvillet